JUPITER

Nous voici tout près de Jupiter, la plus grosse planète du système solaire. Contrairement aux planètes telluriques, Jupiter fait partie des planètes gazeuses, c'est à dire qu'elle ne possède pas de surface solide, mais une épaisse atmosphère entourant un noyau solide. On peut apercevoir un gigantesque cyclone, la grande tache rouge, plus grande que la Terre, dans la partie inférieure gauche de l'image. La petite tache orangée à droite est Io, un des satellites de Jupiter.

Jupiter est située à 778.3 millions de kilomètres du Soleil, avec un périhélie à 740.63 millions de kilomètres, et un aphélie à 815.97 millions de kilomètres. Elle est si éloignée de la Terre que la lumière, qui voyage pourtant à près de 300000 kilomètres par seconde, met 40 minutes à nous parvenir: c'est à dire que quand on observe Jupiter, on la voit telle qu'elle était 40 minutes plus tot. Elle accomplit son orbite en 11.86 années terrestres, à la vitesse de 13.06 kilomètres par seconde. Elle tourne sur elle-même en 9 heures, 50 minutes et 30 secondes près de l'équateur, où les nuages tournent plus vite.

Le diamètre de la planète à l'équateur est de 142984 kilomètres, soit 11.2 fois celui de la Terre, et sa masse est de 318 fois la masse terrestre. La pesanteur y est 2.54 fois plus importante que sur Terre : un Homme de 75 kilogrammes pèserait 198 kilogrammes sur Jupiter. Son volume s'élève à 1300 fois celui de la Terre, et sa masse vaut 2.5 fois celle de toutes les autres planètes réunies!

Elle est assez éloignée du Soleil pour que les températures au sommet de ses nuages soient en permanence bien en dessous des plus basses températures terrestres : ici -150°C. Fait singulier, Jupiter produit plus de chaleur qu'elle en reçoit du Soleil : elle serait en fait une étoile ratée, trop petite pour avoir pu s'allumer...

Son atmosphère aurait une épaisseur de 1000 kilomètres, et est composée à 86% d'hydrogène, à 13% d'hélium, et à 1% d'ammoniac, de méthane et de vapeur d'eau. Elle est balayée par des vents soufflant à plus de 400 kilomètres par heure. Plus profondément, la pression colossale permet aux gaz d'être liquides. On trouve le manteau externe, composé d'hydrogène liquide, et épais de 22500 kilomètres. Ensuite, le manteau interne est constitué d'hydrogène métallique liquide pour une épaisseur de 33000 kilomètres. Enfin, au centre, on trouve un noyau de fer ou de roches d'un rayon de 14000 kilomètres, où la température serait de 19000°C, et dont la masse serait 15 fois la masse terrestre. Ainsi, comme Jupiter est une planète essentiellement gazeuse, sa densité est très basse, avec pour valeur 1.31 (eau=1) .

Jupiter possède de nombreux satellites, au nombre de 16 en 2001. Les quatre plus gros d'entre eux sont appelés satellites galiléens, du nom de l'astronome qui les a découverts au 17ème siècle. Ces satellites sont, dans l'ordre d'éloignement de Jupiter : Io, Europe, Ganymède et Callisto, situé pour le plus proche à environ 300000 kilomètres de la planète, et pour le plus éloigné, à près de 2 millions de kilomètres. Les autres satellites mesurent quelques dizaines de kilomètres seulement; certains servent à maintenir l'intégrité des anneaux de Jupiter.

En effet, bien que ce soit Saturne qui soit connue pour ses anneaux, Jupiter en possède aussi, mais ils sont si fins qu'on ne peut pas les voir de la Terre! Constitués de fines particules, ils ont été découverts en 1979 par la sonde Voyager 1 et sont au nombre de trois. Le plus proche de Jupiter, l'anneau de halo, est large de 22800 kilomètres. Ensuite vient l'anneau principal, large de 6400 kilomètres, puis l'anneau de Gossamer, le moins dense, large de 85000 kilomètres.

Voici les fins anneaux de Jupiter, rien à voir avec ceux de Saturne...

Jupiter porte le nom du roi des dieux romains, normal pour la plus imposante des planètes!

En 1974, Pioneer 11, la première sonde à survoler Jupiter, a pris de nombreuse photographies de la planète, amenant au passage le nombre de satellites connus à 13, après quoi elle a continué sa route vers l'extérieur du système solaire. En juillet 1979 arrivent les sondes Voyager 1 et 2, elles aussi de passage, et en route vers Saturne, puis vers Uranus et Neptune pour la seconde. Enfin, en 1995, Galiléo rend visite à la géante, larguant au passage un module dans l'atmosphère de la planète, apportant de nombreuses informations au sujet de celle-ci, avant d'être détruit par la pression dans ses couches profondes. L'orbiteur a fait le tour du système de Jupiter, prenant au passage des clichés des satellites galiléens.

Le 18 juillet 1994, une comète, Shoemaker-Levy 9, s'est écrasée sur Jupiter. Elle s'est fracturée en une vingtaine fragments avant de s'écraser. Les points d'impact, des taches noires, étaient pour certains plus gros que la Terre! Jupiter, en attirant les comètes et les astéroïdes, protège en quelque sorte la Terre d'une collision fatale...

Jupiter apparaît dans le ciel comme une grosse et brillante étoile jaune de magnitude -1.5 à -2.5, et de taille apparente variant de 33 à 50 secondes d'arc. Située en 2002 dans la constellation du Cancer, elle se déplacera vers la constellation du Lion. Avec un télescope de 60mm de diamètre et un grossissement de 50 à 100 fois, on peut voir ses principales bandes nuageuses et ses quatre satellites galiléens. Avec un appareil d'un diamètre d'au moins 150mm, la vue sera splendide...

La grande tache rouge, cyclone permanent de Jupiter. Elle fait trois fois la taille de la Terre !

SATELLITES

Les 16 satellites de Jupiter sont, dans l'ordre du plus proche au plus éloigné de la planète : Adrastée et Métis, tous deux situés à la limite externe des anneaux, à 110000 kilomètres du centre de la planète. Viennent ensuite Amalthée, Thébé, Io, Europe, Ganymède, Callisto, Léda, Himalia, Lysithea, Elara, Ananke, Carme, Pasiphaé et Sinope, distant de près de 7.5 millions de kilomètres de Jupiter.

Le premier, Io, est un peu plus gros que la Lune. Il est recouvert d'une couche de lave de soufre, et sa surface compte de nombreux volcans. Son intense volcanisme est du à la proximité de Jupiter ainsi qu'aux autres satellites, dont les effets de marée compriment constamment Io, faisant fondre ses roches, et entraînant le volcanisme. La surface de Io est en perpétuel renouvellement: tous les 100 millions d'années, l'ensemble des roches de Io a été éjecté par les volcans, puis recouvert lors de l'éruption suivante. Io perd continuellement de la masse: les éruptions émettent aussi des gaz, qui s'échappent dans l'espace, attirés par l'attraction de Jupiter.

Ici, on peut apercevoir un volcan à la surface de Io, en train d'éjecter de la matière en fusion, dont une partie sera à jamais perdue dans l'espace...

Le deuxième, Europe, presque aussi gros que la Lune. C'est un astre beaucoup plus calme que Io. Sa particularité est l'épaisse couche de glace qui la recouvre. On pense qu'à environ 200 kilomètres sous la glace se trouverait un océan liquide, en contact avec les roches d'Europe, et était réchauffé par sa chaleur interne. De quoi faire d'Europe un candidat pour abriter la vie. La NASA a prévu de poser prochainement une sonde à sa surface pour en savoir plus.

Le troisième, Ganymède, est le plus gros de tous. Son diamètre supérieur à 5000 kilomètres en fait un astre plus gros que Mercure. Il est criblé de cratères clairs, comme celui de la partie inférieure gauche de l'image. La grande zone sombre en haut à droite est une mer de lave solidifiée comme on en trouve sur la Lune.

Le quatrième, Callisto, lui aussi plus gros que Mercure, est semblable à Ganymède, recouvert lui aussi de cratères.

Voici une comparaison de la taille des satellites, par rapport à la Lune et à Mercure.

Sur cette photographie de Jupiter, on peut voir Io sur le disque de la planète, et Europe à droite.

LE SYSTEME SOLAIRE

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