LES ETOILES DOUBLES ET VARIABLES

 

 

 

Voici Eta Carinae, une étoile quelque peu étrange de la constellation de la Carène... Il s'agit d'une étoile variable cataclysmique qui a explosé voilà 150 ans, donnant naissance aux deux globules gazeux de chaque côté de son disque...

 

 

Etoiles doubles

On estime que plus de la moitié des étoiles de notre galaxie possèdent une ou plusieurs compagnes...
Ces étoiles sont liées par la force de gravitation et tournent ensemble autour d'un centre commun. On peut les repérer de diverses manières à partir de la Terre :
- tout d'abord de manière directe, en séparant la lumière émise par les deux étoiles à l'aide d'un téléscope plus ou moins puissant
(c'est le diamètre de l'appareil qui intervient).
- si on ne peut pas séparer les astres, on peut mesurer les fluctuations de l'étoile principale, et déduire de ces mouvements les caractéristiques de ou des autres étoiles du système qui la perturbent.
- on peut également, si la position de notre Système Solaire par rapport au plan du couple stellaire observé le permet, assister à une éclipse... Lorsque l'étoile la plus faible passe devant sa compagne, l'éclat du couple diminue sensiblement, et lorsqu'elle est située à ses côtés, l'éclat est le plus fort. On peut de cette manière déterminer, en analysant le spectre lumineux, la composition chimique de chacune des étoiles, et du même coup leur type.

L'observation des étoiles doubles est une activité très intéressante, on peut s'amuser à discerner les couleurs des composantes du couple, et tester le pouvoir séparateur d'un instrument astronomique.
On peut observer quelques étoiles doubles... à l'oeil nu !!! Dirigez votre regard vers la constellation de la grande Ourse, et positionnez vous sur la deuxième étoile en partant du bout de la fameuse "casserole". Cette étoile, nommée Mizar, possède une compagne, Alcor, que l'on peut déceler si on dispose d'une parfaite acuité visuelle! Les deux étoiles sont distantes de 12 minutes d'arc, et on peut s'apercevoir à l'aide d'un petit télescope que Mizar est elle même une étoile double ! Sa compagne, Mizar B, est située à 14 secondes d'arc et sa magnitude a une valeur de 4. Elle fut la première étoile double à être identifiée, et a été découverte par l'italien Giovanni Riccioli en 1650.
Avec une lunette de 75mm de diamètre, on peut observer des étoiles doubles d'un écart de seulement 5 secondes d'arc, si les conditions de visibilité sont optimales.

L'écart des étoiles doubles peut être mesuré avec un micromètre filaire, un instrument complexe qui se fixe sur l'oculaire.

La position d'une étoile secondaire par rapport à la principale est appelée angle de position, ou AP. La principale est désignée sous le terme A, et la secondaire sous le terme B ; s'il y a d'autres composantes, elles prendront les lettres C, D, E, etc.
L'évolution des angles de position permet aux astronomes de suivre suivre la trajectoire orbitale de l'étoile secondaire sur le long terme : lorsque l'angle augmente, on parle de mouvement direct, et lorsque celui-ci diminue, il s'agit de mouvement rétrograde.

Dans un même système, on peut trouver des composantes de magnitudes et de couleurs extrêmement différentes, ce qui peut aboutir à de magnifiques formations stellaires. Cependant, si l'une des étoiles a possède une magnitude trop élevée, elle peut empêcher l'observation de sa compagne, d'éclat beaucoup plus faible.

Il existe également des systèmes d'étoiles doubles à éclipses, dans lesquels deux étoiles passent périodiquement l'une devant l'autre, ce qui a pour conséquence de créer des variations de luminosité du système. Ce système de binaires à éclipse intéresse particulièrement les amateurs de variables.

Il existe quelques étoiles binaires tellement proches l'une de l'autre qu'il est impossible de les séparer visuellement ; on a alors recours à un spectroscope, qui permet de déceler d'infimes variations dans les mouvements de l'étoile la plus vive. En effet, le champ de gravitation de l'invisble étoile secondaire en train d'accomplir son orbite provoque de petites fluctuations de l'étoile principale, lesquelles sont détectables par un spectroscope.
La composante l'étoile Mizar A, dans la constellation de la Grande Ourse, constitue un système binaire spectroscopique.

 

 

Voici l'étoile double Capella. Ses deux composantes sont trop proches pour être dédoublées grâce à un télescope courant.

 

 

Cette image a été prise deux semaines après la précédente pour rendre compte du mouvement de l'étoile double.

 

 

Etoiles variables

Les astronomes ont répertorié environ 30000 étoiles variables, réparties en trois classes :

- les variables pulsantes, dont l'éclat augmente ou décroit en fonction du mouvement de contraction et d'expansion des couches supérieures de l'astre.
Delta Cephei appartient à cette classe de variables, c'est une céphéide variable, lesquelles ont des périodes régulières s'étendant de 1 à plusieurs jours. Plus cette période est longue, plus la magnitude absolue maximale est élevée.
Les étoiles du même type que Mira sont des géantes rouge dont la pulsation est identique à celle des céphéides, bien que leurs cycles soient moins réguliers et leurs périodes plus longues (100 jours à 5 ans).
Il existe également des variables semi-régulières et irrégulières que l'on rattache au groupe des pulsantes.

- les variables cataclysmiques, ou éruptives sont caractérisées par de puissantes et soudaines explosions de luminosité. La plupart sont des novae, systèmes binaires entrant en éruption une fois par cycle, celui-ci pouvant durer plusieurs milliers d'années.
On classe souvent les supernovae parmi les cataclysmiques, bien qu'elles ne connaissent qu'une unique éruption marquant leur destruction.

- les variables à éclipse, comme l'étoile Beta Lyrae, sont des systèmes au sein desquels une étoile masque l'autre au cours de chaque période orbitale, ce qui se traduit pour un observateur terrestre par un déclin de luminosité suivi d'un retour à la normale.

 

Le maximum d'une variable est sa magnitude extrême, et son minimum est sa magnitude la plus faible.
L'amplitude de la variable est la différence entre sa magnitude maximale et sa magnitude minimale.
La période est le temps qui s'écoule entre deux maxima ou deux minima successifs.
La courbe de lumière est le relevé des variations de luminosité de l'astre au cours du temps.

De nombreuses variables portent des noms courants ou sont caractérisées par des lettres grecques, les autres sont connues sous leur appelation officielle, laquelle est constituée d'une ou plusieurs lettres suivies du nom latin de la constellation dans laquelle se situe la variable (R Leonis, X Aquariis). Cette appelation fonctionne de la manière suivante :
les premières variables découvertes dans une constellation prennent les lettres de R à Z, les autres sont désignées par deux lettres (de RR à RZ, de SS à SZ, ainsi jusqu'à ZZ), ensuite la séquence progresse de AA à AZ, de BB à BZ, jusqu'à RZ. Ce système admet 334 combinaison, les variables suivantes sont nommées ainsi : V335, V336...

 

 

 

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